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Chanvre : la Cavac mène une opération séduction

« 1,7 million de mètres carrés d’isolants sont produits à Saint-Gemme-la-Plaine chaque année, et avec Sainte-Hermine, cette capacité sera multipliée par trois », chiffre Hervé Pottier, directeur de Cavac Biomatériaux. © M. COISNE

Le 6 septembre, la coopérative a organisé une journée sur le chanvre aux Brouzils, en Vendée. Objectif : convaincre ses adhérents d’en planter plus, car elle vise un doublement des surfaces. En parallèle, le projet de nouvelle usine produisant des isolants pour le chanvre avance.

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De 1 800 ha de chanvre actuellement emblavés chez ses adhérents, la Cavac veut passer à 3 600 ha. Un objectif ambitieux pour un marché du chanvre porteur, notamment pour l’isolation. Cavac Biomatériaux, la filiale transformant le chanvre de la coopérative, devrait réaliser 22 M€ de chiffre d’affaires en 2022. Les valorisations du chanvre sont multiples : papeterie, isolation et textile pour les fibres, paillage pour les jardins, graines pour l’alimentation humaine et l’oisellerie… Si les débouchés sont là, reste à convaincre les adhérents d’en semer.

Améliorer la marge des producteurs

Car le hic, c’est la marge à l’hectare, pas forcément très incitative, surtout face à des prix des céréales qui flambent. Pour inciter les producteurs, « ils doivent gagner plus sur la culture », reconnaît Nathalie Fichaux, directrice d’InterChanvre. Avec deux axes de travail : aller chercher des marchés à plus forte valeur ajoutée, comme le textile, et réduire les charges. En culture, si aucune intervention phytosanitaire n’est nécessaire, en revanche, les semences sont chères, et la plante gourmande en azote.

La Cavac a présenté aux producteurs un nouvel outil de récolte qui permet d’économiser 100 €/ha, a chiffré Jérôme Vivien, technicien légumes à la Cavac. © M. COISNE

Pour avancer sur ces sujets, la Cavac a présenté des essais variétaux, et sur la fertilisation. D’autres ateliers avaient pour but de montrer les atouts agronomiques du chanvre, notamment en matière de décompaction du sol. L’autre grand chantier, c’est la réduction des coûts des chantiers de récolte. La coopérative a développé un nouvel outil, inspiré de ceux de producteurs de chanvre de l’Aube : la moisson se fait avec deux barres de coupes, l’une devant à mi-hauteur et l’autre derrière au niveau du sol. « L’outil permet d’économiser 100 €/ha », explique Jérôme Vivien, technicien légumes à la Cavac.

Sainte-Hermine opérationnelle d’ici 2024

Cette technique donne des fibres longues, alors que l’usine de la Cavac à Saint-Gemme-la-Plaine (Vendée) traite actuellement des fibres courtes. Les travaux qui y sont prévus dans les prochaines années devraient permettre de gérer les fibres longues. Un projet à moyen terme, l’objectif présent étant la construction d’une nouvelle usine à Sainte-Hermine (Vendée), qui transformera les fibres. Elle devrait être opérationnelle en 2023 ou 2024. La coopérative ne souhaite pas communiquer sur le montant de l’investissement.

« Actuellement, 14 000 t/an rentrent en défibrage à Saint-Gemme-la-Plaine, explique Hervé Pottier, directeur de Cavac Biomatériaux. 1,7 million de mètres carrés d’isolants sont produits, et avec Sainte-Hermine, cette capacité sera multipliée par trois. » Sur les 22 M€ de CA de 2022, plus de la moitié est réalisée grâce aux isolants, béton végétal (chaux chanvre) et plaques d’isolation. Un sujet qui a le vent en poupe, entre la canicule de l’été et la hausse du coût de l’énergie.

Marion Coisne

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